Integrating the three aspects of the self

Švenčiausioji_Trejybė

This blog is published in The Mindful Word

https://www.themindfulword.org/2018/aspects-of-the-self/

Please subscribe to Coach Vaillant newsletter for new exclusive content

Article translated in French below

Intégrer les trois aspects du soi pour s’éveiller

Les cercles de développement personnel et spirituel parlent souvent des concepts du Moi supérieur (ou l’âme), de l’enfant intérieur et du besoin d’une personnalité positive, introspective, reliée aux réalités de la vie matérielle et efficace. La plupart des ouvrages de développement personnel abordent un seul aspect, rarement deux à la fois et presque jamais les trois. Si quelqu’un me demande ce qu’est l’éveil spirituel, je réponds simplement « Vivre le paradis sur terre », c’est-à-dire la capacité à fonctionner dans cette dimension physique selon des principes spirituels élevés. De manière pratique, nous avons en nous trois aspects principaux et très différents : 1. l’adulte, 2. l’enfant et 3. l’âme, et les trois doivent coexister en harmonie afin que nous puissions être véritablement intégrés et devenir ce que nous appelons un être éveillé. Le développement d’un aspect sans les autres est en réalité un danger pour soi et pour les autres.

L’adulte ou adulte intérieur n’est rien d’autre que notre personnalité. Notre personnalité s’est construite selon notre éducation familiale, notre culture, notre éducation et notre environnement. En conséquence, elle est pleine de concepts erronés, de perspectives limitées, d’idées fausses et de contradictions. Par l’introspection, l’étude des grands sages, l’application des leçons précieuses tirées de notre expérience, la pensée positive et consciente, nous pouvons peu à peu améliorer notre personnalité pour mieux soutenir notre vie et celle des autres qui nous entourent. Beaucoup de livres sont consacrés à nous aider à développer une personnalité plus efficace afin que nous puissions avoir plus de succès dans la vie, qu’il s’agisse de gagner plus d’argent, d’améliorer notre relation de couple ou d’être plus heureux. Un adulte mûr a une pensée claire, répond aux situations de la vie de manière réfléchie, projette des valeurs positives et comprend les étapes nécessaires pour atteindre ses buts. Il sait aussi comment se protéger et protéger les autres. Il est capable de tirer parti de ses précieuses expériences de vie pour améliorer la qualité de vie de tous ceux qui l’entourent.

L’enfant intérieur est un concept plus récent. Bien que Carl Jung soit à l’origine du concept dans son archétype de l’enfant divin, John Bradshaw est en réalité celui qui a popularisé le travail sur l’enfant intérieur auprès du grand public dans les années 1980 grâce à ses best-sellers et à ses apparitions aux côtés d’Oprah. Tous les professionnels de la santé mentale sont maintenant familiers avec le concept de l’enfant intérieur. L’enfant intérieur correspond à notre essence et au noyau de ce que nous sommes. C’est un aspect hyper sensible, complètement ouvert et la source de notre créativité, de notre spontanéité et de notre joie intérieure. Quand nous grandissons dans ce monde difficile avec des parents imparfaits, notre enfant intérieur (ou nos enfants intérieurs) est victime de traumatismes. Ceux-ci vont engendrer une faible estime de soi, une pauvre image corporelle, des déséquilibres affectifs, l’auto-flagellation, des masques bloquants, des problèmes d’identité, d’intimité et d’engagement, des dépendances, etc. Le travail sur l’enfant intérieur a pour objectif de renouer avec cet aspect subconscient du soi, de revivre consciemment les émotions refoulées afin que nous puissions aider notre enfant intérieur à poursuivre son développement.

L’âme est notre moi transcendantal. Celui-ci est déjà parfait, pleinement développé et connecté à l’ensemble de l’existence. Le moi supérieur est au-dessus du cycle de la naissance et de la mort. C’est la conscience elle-même. Grâce à cela, nous pouvons faire l’expérience de la conscience de Dieu. Qui mieux que Rumi, le mystique soufi du XIIIe siècle, pour nous décrire le moi supérieur ? « Ces formes que nous sommes sont comme des tasses flottant dans un océan de conscience vivante. Elles se remplissent et coulent sans laisser de traces. Ce que nous sommes, c’est cet océan, mais nous sommes trop proches pour le voir, même si nous y nageons et le buvons. Ne soyez pas une tasse avec un rebord sec, ou quelqu’un qui chevauche toute la nuit et ne connaît jamais le cheval entre ses cuisses. » Nous ne travaillons pas sur l’âme, il s’agit simplement d’élever notre conscience et de nous rappeler qui nous sommes en tant qu’âme. L’âme est indestructible et ne peut être blessée, car elle est cet amour infini.

Permettez-moi d’illustrer l’évolution de ces trois aspects à travers mon expérience personnelle. Quand j’étais enfant, j’ai subi une série de traumatismes qui m’ont conduit à une dépression profonde et à une forte anxiété à l’âge de treize ans. Ma personnalité adolescente cherchait des possibilités de sortir de mon enfer émotionnel. Bien que les progrès aient été lents à cet âge, j’ai développé petit à petit des concepts et des idées pour rendre mon existence plus supportable. Mes progrès touchaient uniquement le niveau de la personnalité (ou mon moi adulte). Je suis devenu adulte trop rapidement et j’ai géré ma douleur affective en devenant le meilleur élève possible à l’école. Je manquais de spontanéité, j’étais très sérieux et me sentais comme un vieil homme à l’intérieur. À dix-neuf ans, j’ai passé tout l’été aux États-Unis, ce qui a élargi mes horizons. Je suis tombée amoureux d’une fille à mon retour à l’université, et une rupture douloureuse trois mois plus tard a ouvert ma conscience. L’intensité de la douleur émotionnelle m’a fait vivre pour la première fois un état de conscience mystique où je me suis senti extatique. Soudain, je me suis rendu compte que la vie était bien plus grande que le monde visible. Je me suis lancé dans une quête spirituelle et suis devenu obsédé par cet éveil dont parlent les grandes philosophies et religions. Pendant les sept années suivantes, sans le comprendre consciemment, j’étais à la recherche de mon moi supérieur que je n’avais ressenti que pendant quelques instants. En tant que chercheur spirituel, je suis tombé dans un premier piège, et j’ai rejoint une secte. Les sectes sont des organisations toxiques, qui se positionnent comme des intermédiaires dans notre relation à Dieu afin de nous exploiter. Après en être sorti trois ans plus tard, et après avoir pris le temps de me déprogrammer, j’ai poursuivi mes efforts pour m’éveiller. Cela a porté ses fruits et quand j’ai eu vingt-six ans, j’ai vécu un état de conscience où j’ai vécu un état extatique ou le pur amour pendant plus de vingt-quatre heures. Cela a ouvert une porte où j’ai pu retourner consciemment à cet état avec une discipline de vie spécifique. Tandis que j’éprouvais des états de conscience extatiques, je me suis rendu compte que j’étais devenu un junky spirituel et que ma vie ne reflétait pas extérieurement les états de conscience extraordinaires que j’éprouvais intérieurement. J’ai commencé à me sentir seul et j’ai concentré mon attention sur la manifestation physique. Sans le savoir, j’avais changé la focalisation de mon travail intérieur de mon âme à ma personnalité. Pour faire mûrir cet adulte intérieur, je me suis inspiré de gourous de du développement personnel tels qu’Antony Robbins, Wayne Dyer ou Brian Tracy. Je me suis marié avec une PAJ (princesse américaine juive), et j’ai fondé une famille. Je me suis concentré sur ma carrière pour réussir ma vie. Je suis devenu un entrepreneur prospère dans la Silicon Valley et le vice-consul honoraire de Monaco.

J’étais un lecteur assidu avec toujours pour but de m’améliorer. Mon succès professionnel était un mécanisme d’adaptation à ma douleur émotionnelle que j’avais continué à enfouir, et qui se manifestait à travers une relation tumultueuse avec ma femme. Quand j’ai eu trente-cinq ans, je n’ai plus réussi à contenir ces émotions sous-jacentes. Je suis entré en thérapie à ce moment-là et ai commencé à renouer avec mon moi transcendental, car j’avais constamment le sentiment que quelque chose me manquait. Je suis devenu un grand fan d’enseignants de non-dualité tels qu’Eckart Tolle, Adyashanti, Krishnamurti ou David Deida. Quand j’ai eu trente-huit ans, la grâce est venue au travers d’un événement inattendu. J’ai eu une commotion cérébrale à la suite d’un accident de ski, qui m’a recâblé le cerveau. Après avoir récupéré de l’accident, je pouvais méditer sans effort et le sentiment qu’il me manquait quelque chose a alors disparu. Je suis devenu beaucoup plus intuitif et me suis toujours senti guidé dans mes actions. À ce moment-là, j’avais fait un énorme travail pour développer une personnalité consciente afin de soutenir ma vie et ouvrir le chemin intérieur à mon âme. Cependant, jusqu’à ce moment-là, je n’avais fait que très peu de travail sur mon enfant intérieur (je n’étais pas au courant du concept à l’époque) et l’écart s’accentuait entre cet enfant intérieur sous-développé et brisé et le reste de mon être. J’ai connu une crise de milieu de vie et ai attiré une partenaire encore plus déséquilibrée que moi-même. Elle était un canal clair pour son moi supérieur, détenait la connaissance spirituelle la plus remarquable, mais toute sa vie était en réalité contrôlée et rendue misérable par les traumatismes de son enfance qu’elle se sentait impuissante à guérir. À cause de ses dons spirituels, elle pouvait voir à travers moi, et je ne pouvais plus cacher mes enfants intérieurs blessés. J’avais tellement réprimé la douleur de mon enfance pour atteindre le succès matériel et spirituel que mes enfants intérieurs perdus se sont manifestés sous la forme de l’aliénation parentale de mes enfants réels. Tout au long de ma vie, j’ai fait face à de nombreux défis, mais aucun n’était comparable à la brutalité de cette expérience. Mon dernier mariage s’est également effondré quelques temps après. Cette année passée a été difficile, mais riche en apprentissage. Elle m’a permis de réintégrer mon enfant intérieur avec ma personnalité d’adulte et mon moi transcendantal. Maintenant, lorsque mon enfant a mal, je m’assieds en méditation avec la douleur. Mon adulte et mon âme le rejoignent, lui prennent la main et l’aident à guérir. J’ai arrêté de le brimer et de le faire taire comme je l’avais fait pratiquement toute ma vie. Qu’il s’agisse de solitude, de trahison, de dépression, de colère, de jalousie, de suspicion, de méfiance ou de tristesse, je reste assis avec lui sans jugement. Avec suffisamment de patience, mon enfant intérieur est en train de se reconstruire lentement grâce à la confiance en mon adulte intérieur et à la sagesse et la présence de mon âme. En fait, je n’ai pas découvert un seul enfant intérieur, mais plusieurs, qui ont entre deux et onze ans. Il est clair que cet aspect de moi est encore un peu en retard par rapport à ma personnalité et à ma connexion avec mon moi transcendantal. C’est donc sur cet aspect que je me concentre afin d’atteindre mon plein potentiel, et ainsi finir par me reconnecter à mes enfants réels.

J’espère qu’en partageant  mon expérience personnelle, j’aurai réussi à illustrer l’importance de rester équilibré avec ces trois axes de travail tout au long de notre cheminement spirituel. Je pense intuitivement que Wayne Dyer aurait pu faire face à un déséquilibre similaire. C’était un professeur remarquable, doté d’une personnalité très intelligente et d’une profonde compréhension de l’âme. Sa troisième épouse, Marcelene, mère de cinq de ses enfants, a divorcé après vingt ans de mariage, et il est décédé plus tard d’une leucémie, révélatrice d’un traumatisme infantile non guéri (Wayne était un enfant de l’assistance publique). De la même manière, Jerry Hicks, l’auteur inspiré de la loi de l’attraction avec sa sixième femme Esther, est décédé d’un cancer.

Les individus qui font l’expérience de leurs aspects transcendantaux sans faire le travail nécessaire sur leur personnalité pour développer l’objectivité et l’intégrité nécessaires, peuvent facilement devenir des leaders de sectes. Leurs traumatismes non guéris génèrent alors des fausses croyances et des illusions.

Les Amérindiens ont souvent un lien authentique avec le divin et ont un enfant intérieur en bonne santé. Malheureusement, le manque de développement de leur personnalité fait cependant d’eux une cible facile pour l’exploitation, les abus ou la dépendance.

Les personnes ayant une personnalité très développée, mais peu connectées à leur âme peuvent avoir beaucoup de succès, voire faire des choses magnifiques dans la vie, si elles ont un enfant intérieur en bonne santé, mais il y aura peu d’incitation à aider les gens en dehors de leur famille proche. Celles dont l’enfant intérieur est traumatisé seront souvent autocratiques avec le désir d’exploiter leur prochain.

Ces trois dimensions sont faciles à voir chez les êtres éveillés. Par exemple, le Dalaï Lama agit souvent comme un petit enfant qui adore s’amuser ou plaisanter, mais peut exprimer des concepts complexes à partir de sa personnalité sans jamais perdre de vue sa nature transcendantale. Il peut basculer entre ces aspects à volonté en fonction de ce qui est requis dans le moment présent. Une personnalité développée peut comprendre et connaître Dieu, cependant seul l’enfant en bonne santé en nous peut en faire directement l’expérience en tant qu’amour, unité et créativité. C’est pourquoi on dit souvent que le cœur (auquel l’enfant intérieur a un accès direct) est le siège de l’âme. Ayant développé cette trinité en nous, nous pouvons maintenant regarder les étoiles avec les pieds solidement plantés dans le sol et créer le paradis sur terre.

One thought on “Integrating the three aspects of the self

  1. Pingback: Codependents and borderline can heal and grow together to create a more harmonious relationship together

Leave a Reply